Compte-rendu de la Commission Locale d'Information de la centrale de Saint Laurent des eaux

Publié le par Sortir du Nucléaire 41

CLI du 4 avril 2011

Cette CLI est la première depuis l’accident survenu le 11 mars à la centrale de Fukushima au Japon, suite au tremblement de terre et au raz-de-marée. Un premier temps est consacré aux évènements dramatiques au Japon. D’abord nous parlons des travailleurs de TEPCO, ceux qui jouent le rôle des « liquidateurs » de Tchernobyl. Certains ont déjà reçu 100mS (millisiverts), alors que la dose annuelle autorisée est de 20mS. La région est agricole, quel devenir pour la production ? Fr. Thiollet dit que certains agriculteurs se sont déjà suicidés. Une grande partie des récoltes sera sans doute détruite.

Ch. Fournier (conseiller régional EELV) pose une question sur les prises de décision prises par l’exploitant, et le manque de transparence à l’égard des populations.


M. Grisot (Comité de défense du Verdelet) dit qu’il a participé à un groupe de travail sur la « gestion » des populations dans le cadre de l’ANCLI. Et à Saint Laurent ?


La question du refroidissement des réacteurs est posée avec insistance, et notamment celle des problèmes déjà survenus sur les « coussinets » des moteurs Diesel des pompes de circulation. Où en est-on sur ces « coussinets » ? Quelle périodicité pour les essais ? Quelle durée ? Quelle hauteur des moteurs par rapport au niveau de la Loire ?
Réponse de l’exploitant : Il y a 4 groupes Diesel, plus un de secours, tous placés hors d’eau même en cas de crue millénale (12000m3/s).


Comment accèderaient les camions-citernes en cas de grande crue ? Pas de réponse. Je demande 12000m3/s cela fait quelle hauteur par rapport à la grille des crues historiques de la DREAL ? Réponse pas très claire.

 

Question du maire de Lailly en Val : et l’étiage ? En dessous de quel débit y a-til danger ?
Réponse de l’exploitant : l’étiage de 1947 était à 10m3/s. La sécurité serait alors en jeu. Mais le soutien d’étiage est désormais assuré par des barrages. Ainsi avec 60m3/s à Gien, on peut continuer l’exploitation des centrales et permettre les prélèvements pour l’irrigation. L’été 2003, on est descendu à 50m3/s. C’est en dessous de 43m3/s que la production électrique serait remise en cause sur l’ensemble de la région.


Et les silos de chemises de graphite irradiées ? M.Eimer dit que les calculs sur une crue millénale majorée les laissaient à un mètre sous le niveau de l’eau, c’est pourquoi l’enceinte des silos a été relevée. En cas de crue millénale, M.Eimer dit que tous les points de la centrale seraient hors d’eau.

 

Et le gel ? Un circuit d’eau chaude est installé vers la prise d’eau, pour éviter un nouvel incident du type de celui qui avait eu lieu sur un réacteur de Saint Laurent A.


M. Morand (Sologne Nature Environnement) demande pourquoi on ne remplacerait pas le 5è moteur Diesel par une turbine à gaz ? Pas de réponse. Les masses d’air en provenance du Japon ? Il y a eu bonne concordance entre les mesures de l’IRSN et celles de la CRIIRAD. C’est-à-dire quantités négligeables. M. Eimer dit qu’il faudrait renforcer le niveau de mesures.


Le maire de Lailly en Val insiste sur l’absence de signaux d’alerte et dit que c’est une faute grave. J’ajoute qu’il n’y a aucune sirène sur la commune de Lestiou, pourtant située dans le rayon des 5km. On me répond qu’il faut écouter celles de la centrale… De même le maire de Courbouzon met en cause l’utilité des exercices d’alerte tels qu’ils sont faits : il a eu beaucoup de mal à mobiliser 40 personnes, a dû en chercher sur d’autres communes.
(NDLR : ce type de remarques/reproches est vraiment nouveau, jusqu’ici elles venaient exclusivement des écologistes).

Budget
Comment sommes-nous financés ? 5000 euros/an du Conseil Général + 10000 euros/an de l’ASN La centrale paye 20 millions d’euros d’impôts/an. M. Eimer demande au député présent (P.Martin-Lalande), une fois n’est pas coutume, que 1% des taxes payées par les centrales soit versé aux CLIS pour leur fonctionnement. Le député partira avant la fin de la séance en marmonnant « Toujours les mêmes qui parlent » pendant une intervention de Fr. Thiollet, je n’ai pas eu le temps de lui demander pourquoi lui n’avait rien eu à dire de tout l’après-midi. Peut-être encore sous le coup de sa découverte, à savoir qu’il n’y a pas que la chasse en Sologne ?!


Silos, quel devenir ? Réponse de l’ASN : les chemises de graphite irradiées sont des déchets radioactifs, leur gestion relève d’une décision nationale, de la compétence de l’ANDRA (Agence Nationale de Gestion des Déchets Radioactifs). Où seront-ils stockés ? Sans doute dans un centre de stockage en subsurface pour déchets FAVL (de faible activité à vie longue), qui devrait ouvrir en 2013.


Puis François résume les termes de notre communiqué de presse, en particulier la demande de réunions publiques pour la CLI. Pas de réponse.


Je demande une réunion publique d’explications pour la population depuis l’accident japonais, arguant du fait que sinon c’est l’exploitant qui va l’organiser, alors que cela relève d’un service public qu’il nous appartient d’assurer. Pas de réponse.


Ouverture d’un site internet ? Il y a déjà un site pour l’ANCLI (Association nationale des CLIS), et sur le site de l’ASN, les mises à jour sont quotidiennes. www.asn.fr


La visite tri-décennale de la centrale aura lieu en 2013. La prochaine CLI aura lieu avant l’été. Clôture à 19h30 par le président Claude Denis. (silencieux depuis qu’il a ouvert la séance à 17h…)

Nicole Combredet

Publié dans Saint-Laurent des Eaux

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